Dans ce sermon il est question du sacrifice de Jésus pour le salut de l’humanité. Il parle de la personne de Christ venu en tant que Dieu et en tant qu’homme sur la terre, Dieu manifesté en chair et le mystère même de la sainteté. Il explique la nature divine du Christ.
« Les mains de cet homme sont remplies de bénédictions, ses yeux versent des larmes de compassion, de ses lèvres sortent des paroles d’amour, et de son cœur la tendresse déborde. Ne vois-tu pas l’entaille dans son côté ? Cette blessure ouvre la voie vers son cœur, et celui qui a besoin de sa compassion pourra bientôt la trouver. Ô pécheurs ! La voie vers le cœur du Sauveur est ouverte, et ceux qui le recherchent dans la repentance ne seront jamais repoussés. Pourquoi les plus désespérés ont-ils peur de s’approcher du Sauveur ? Il a accepté de devenir l’Agneau de Dieu. Je n’ai jamais rencontré d’enfant qui aurait peur de s’approcher d’un agneau. Même les plus craintifs peuvent s’approcher d’un agneau, et c’est cet argument que Jésus a utilisé pour dire à tous ceux qui sont fatigués et chargés : « Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur » (Mathieu 11.29).
Ô hommes coupables, croyez par la foi que vous pouvez toucher le cœur de Jésus. Pécheur, élance-toi vers Jésus sans peur. Il a hâte de sauver. Sa fonction est de recevoir les pécheurs et de les réconcilier à Dieu. Sois reconnaissant de ne pas avoir à te tenir devant Dieu d’abord, tel que tu es. Mais tu es invité à venir à Jésus-Christ et, par lui, au Père. Que le Saint-Esprit te guide à méditer avec ferveur sur l’humilité de notre Seigneur, et puisses-tu trouver la voie de la vie, le portail de la paix, la porte du ciel !
Laissez-moi ajouter, avant de passer à un autre point, que chaque enfant de Dieu devrait aussi trouver un réconfort dans le fait que notre Rédempteur est de notre race, qu’il s’est rendu semblable en toutes choses à ses frères, afin qu’il soit un souverain sacrificateur miséricordieux et fidèle, qui a en outre été tenté comme nous en toutes choses, afin de pouvoir secourir ceux qui sont tentés (Hébreu 2.17 ; 4.15).
Combien il nous est réconfortant de savoir, dans nos peines, que lui aussi les a connues !
Il est dit que les soldats macédoniens faisaient de longues marches forcées qui semblaient les pousser au-delà des limites de l’endurance des mortels, mais qu’ils puisaient néanmoins une énergie infatigable dans la présence d’Alexandre avec eux. Il avait en effet l’habitude de marcher avec eux, et d’éprouver la même fatigue. Si le roi lui-même avait été porté comme les monarques perses dans un palanquin, dans le confort et le luxe, les soldats se seraient bientôt fatigués. Mais, lorsqu’ils voyaient le roi des hommes lui-même, avoir faim lorsqu’ils avaient faim, avoir soif lorsqu’ils avaient soif, repoussant souvent la coupe d’eau qui lui était offerte pour la donner à un autre soldat qui semblait plus faible que lui, comment auraient-ils pu penser à se plaindre ? Si Alexandre pouvait endurer toute fatigue, tout Macédonien estimait qu’il le pouvait aussi.
Aujourd’hui, nous pouvons assurément supporter la pauvreté, les calomnies, le mépris, les douleurs physiques et la mort elle-même, parce que notre Seigneur Jésus-Christ les a portés. En raison de son humiliation, nous pouvons endurer avec joie toute humiliation pour lui ; parce qu’ils lui ont craché au visage, nous pouvons supporter de devenir un sujet de moquerie pour son nom. Parce qu’ils lui ont voilé le visage et l’ont frappé à coups de poing, c’est un honneur que d’être couverts d’opprobre. Et par la croix, notre vie consistera à nous abandonner pour une telle cause et pour un Maître qui nous est si cher !
Puissions-nous maintenant voir l’homme de douleur et être ainsi encouragés à porter nos douleurs avec joie. Où trouver notre consolation, si ce n’est dans la présence réconfortante du Crucifié : « Et il y aura un homme qui sera comme une protection contre le vent et un abri contre l’orage » (Ésaïe 32.2 ; Darby).
Jésus étant décrit comme étant un « homme de douleur », Lui et la douleur portaient des noms interchangeables. Celui qui le voyait, voyait la douleur, et celui qui voyait la douleur se devait de tourner le regard vers lui. « Regardez et voyez », dit-il, « s’il est une douleur pareille à ma douleur, à celle dont j’ai été [frappé] » (Lamentation 1.12).
Notre Seigneur est appelé homme de douleur, car c’était là son insigne, sa marque. Nous pourrions bien l’appeler un « homme de sainteté », car aucun péché ne se trouvait en lui, ou un « homme de labeur », car il se consacrait aux affaires de son Père avec ferveur, ou encore un « homme d’éloquence », car aucun homme n’a jamais parlé comme lui. Il serait approprié de l’appeler, comme le cantique, « l’homme d’amour », car aucun amour n’a été aussi grand que celui qu’il portait dans son cœur. Malgré ces qualités manifestes et bien d’autres excellences, si nous avions posé nos regards sur Christ et avions dû ensuite décrire sa caractéristique la plus frappante, nous aurions dû répondre : sa douleur.
La profondeur de sa douleur pourrait s’expliquer par le fait que dans sa douleur, il n’y avait aucun péché. Le péché mérite la douleur, mais il atténue aussi les effets de la souffrance en rendant l’âme insensible et indifférente. Du fait de sa nature, notre Seigneur était particulièrement sensible à tout contact avec le péché.
Hélas, par la chute, nous avons perdu une grande partie de cette sensibilité. Dans la même proportion où nous sommes sanctifiés, le péché devient une source de misère pour nous. Puisque Jésus est parfait, chaque péché le peinait beaucoup plus qu’il ne le ferait dans notre cas. Je suis certain que beaucoup de personnes dans le monde pourraient vivre joyeuses dans les repaires du vice, supporter des blasphèmes sans être horrifiées, voir la débauche sans répugnance et être témoins d’un vol ou d’un meurtre sans éprouver d’aversion. Mais pour beaucoup d’entre nous, une heure de familiarité avec de telles abominations serait le pire des châtiments. Une phrase dans laquelle le nom de Jésus est blasphémé est pour nous la pire des tortures. La seule mention des actes honteux du vice nous saisit d’horreur. Vivre avec le méchant est un enfer suffisant pour le juste. La prière de David est remplie d’agonie lorsqu’il s’écrie : « N’assemble pas mon âme avec les pécheurs, ni ma vie avec les hommes de sang » (Psaume 26.9 ; Darby). Mais pour Jésus, homme parfait, quelle souffrance la vue du péché a-t-elle dû lui infliger !
Je crois en la doctrine de l’élection, parce que je suis absolument certain que si Dieu ne m’avait pas choisi, moi je ne l’aurais jamais choisi ; et je suis certain qu’il m’a choisi avant ma naissance, car il ne m’aurait jamais choisi après ; et il a dû me choisir pour des raisons que j’ignore, car je n’ai jamais pu trouver en moi-même une seule raison pour laquelle il aurait dû me considérer avec un amour spécial.
Comments